Laversines d'hier à aujourd'hui
LAVERSINES
quelques anciens noms de la commune La Vercine, Lavrechines, Laverchines, Lavercina
Ce village est placé dans un petit ravin où coule le ruisseau de ce nom, il se prolonge dans la direction des eaux, une autre partie du village à droite du ruisseau forme une grande rue perpendiculaire à la première.
Histoire de Laversines
Ce gros village ayant été incendié vers l’année 1806, il est presque entièrement couvert en tuiles et mieux bâti que ne le sont les communes voisines. Laversines formait anciennement deux paroisses : Saint-Germain qui comprenait la partie méridionale du village fut donné en 1037 à l’abbaye de St Symphorien près de Beauvais par l’évêque Druon fondateur de cette abbaye. Ce bâtiment, construit en briques, sans aucun style fut consacré en 1522. Le chapitre de la cathédrale de Beauvais avait plusieurs propriétés sur cette paroisse qui avait fait construire la grange des Dîmes. Il était chargé d’entretenir à ses frais le chœur de l’église. En 1780, il fut sommé de faire des réparations en urgence.
Pendant la Révolution, le sieur Michel instituteur a eu la garde du mobilier de la sacristie. Elle n’a plus été livrée au culte après la Révolution. Cette paroisse n’existe plus, l’église a été conservée est mise en location au profit de la fabrique du lieu. Cette église a été en partie démolie en 1881. Les tuiles briques ont été vendues au profit de la fabrique pour la somme d’environ 900 francs. Le reste a été abandonné à la commune pour en faire une remise à pompes.
Saint-Martin est bâtie dans le vallon au nord de la commune. Le chœur de l’église paraît être du commencement du 13ème siècle, avec fenêtres bilobées au chevet. Il a été construit avec la pierre provenant de la roche erratique de Saint Germain. A côté, un petit clocher du 11ème siècle construit en petit appareil. Chapelle du 16ème siècle voûtée en moellons. Elle a été longtemps consacrée à Saint-Fiacre, elle était le rendez-vous d’un pèlerinage des paroisses environnantes. La nef est moderne, le clocher placé vers le portail, a été reconstruit vers 1644. L’église Saint-Martin possédait avant la révolution environ 24 Ha 50, de terres ou prés, loués , même que des rentes sur particuliers. En 1805, la foudre est tombée sur le clocher de Laversines, sa réparation a coûté à la commune la somme de 2200 francs. En 1829, le cimetière qui était près du presbytère a été supprimé et déplacé au chemin de Velennes et le terrain a été donné en jouissance au curé. Le presbytère a été donné à la commune de Laversines par un Monsieur Pellerin, parent du curé de l’époque l’abbé Régnier.
Quelques dates clés de notre histoire
1828 – Le calvaire de la route de Bresles (D931) fut érigé, aujourd’hui démoli, il fut remplacé par l’actuel calvaire,(don de M.Tassard alors propriétaire du « Routier »)
1833 – Bénédiction des cloches par Monsieur Fortin Curé de Montataire
1837 – Erection du chemin de croix dans l’église
1845 - Achat du tableau du Maître Autel, représentant Saint Martin en prière.
1848 - installation de Monsieur l’Abbé Boullanger comme Curé de la Paroisse
1849 - Le banc du Seigneur qui se trouvait en avant du gros pilier fut supprimé et remplacé par 4 petits bancs, à l’emplacement de l’harmonium aujourd’hui.
1850 – On construisit un pont sur la rivière, on a retrouvé dans la rivière d’anciens fonts baptismaux des 12ème siècle, ayant appartenu à l’église Saint Martin. Ils servaient de tête de passerelle pour les piétons. Ces fonts ont été transportés au presbytère et ont servi de piédestal à la statue de ND de Lourdes.
1858 – Bénédiction par l’Abbé Potier curé de Saint-Etienne de Beauvais de la croix du cimetière.
1859 – Grande restauration de l’église Saint-Martin,
L'ancienne voûte de la nef était un plafond, elle fut reconstruite en style ogival. La statue de la Ste Vierge adossée au gros pilier fut placée au dessus de l’autel autrefois dédié à Saint Fiacre. Elle proviendrait d’une église de Beauvais. Jetée à la voirie pendant la révolution, elle fut ramassée par un habitant de Laversines, qui l’ayant cachée pendant la terreur, l’a ensuite donnée à l’église de sa paroisse. Elle fut placée d’abord sous le clocher, puis au pilier enfin à la place d’honneur qu’elle mérite. Elle a été restaurée, polychromée par les soins de l’Abbé Normand en 1873. Anciennement les Evêques de Beauvais avaient à Laversines un château avec murs et fossés dont on ne voyait plus que les ruines dans le milieu du 15ème siècle. On découvrit vers l’année 1810, près de l’église Saint-Germain un souterrain qui paraissait remonter à une haute antiquité. Il fut décrit par Monsieur de Saint-Morys, antiquaire zélé et digne de foi, dans un mémoire dont on n’a pu vérifier la description, parce que l’ouverture du lieu dont il s’agit est comblée.
Voici un extrait de ce mémoire : Ce fut en creusant une cave à huit pieds sous terre, qu’on rencontra un vide indiquant le souterrain en question. On pénétra d’abord dans une chambre haute d’environ six pieds, large de sept et longue de dix, ses côtés se réunissaient en voûtes ; de cette chambre on avançait par un passage large de trois pieds haut de cinq et long de seize ; à droite était une autre chambre dont le sol contenait une grande quantité d’ossements, trop petits pour être des débris de corps humains. Au fond du passage dans un massif de moellons de craie réunis avec du ciment était l’empreinte de deux vases dont l’ouverture n’était pas posée horizontalement, mais perpendiculairement au sol à peu près à portée d’un homme qui aurait voulu y introduire la main. Ils étaient distants de trois pieds entre eux ; au fond de la galerie il y avait un trou rond assez étroit et profond de cinq pieds, par lequel on pénétrait non sans peine, dans un nouvel appartement. Celui-ci laissait voir un pilier central ayant un diamètre de six pieds autour duquel venait une galerie circulaire, dont le mur avait trente cinq pieds de long. Les parois du trou, du banc circulaire et des murs paraissaient polies par un long frottement. Dans la dernière chambre il y avait deux vases scellés dans le mur, l’un d’eux a été conservé dans le cabinet de Monsieur Provost à Bresles. Il a neuf pouces de haut, neuf pouces de large dans son plus grand diamètre. Monsieur de Saint-Morys pensait que la fabrication peu soignée de ces vases leur assignait une origine antérieure à la conquête des Gaules, s’appuyant sur cette version que les vases trouvés dans le camp romain du Mont César étaient le produit d’un art bien plus perfectionné. Il paraît certain que le polissage des murs dans toutes leurs parties saillantes que ce souterrain était fréquenté. Il est peu probable pourtant que vu la difficulté à y pénétrer, il ait pu servir à des usages domestiques, on peut donc présumer, avec Monsieur de Saint-Morys qu’il était consacré au culte druidique. Le dernier appartement, sans doute était celui ou les prêtres initiaient les profanes aux mystères de la religion celte ; le banc circulaire servait à ces prêtres assemblés et les vases étaient probablement employés dans une des cérémonies usitées lors des initiations.
Roche de Laversines
Cette roche forme une petite éminence sur laquelle est bâtie l’église Saint Germain. Elle est assise immédiatement sur la craie blanche sans aucune séparation. Son étendue d’environ cent mêtres sur vingt et sa puissance de dix à quinze mètres, son ensemble présente deux couches distinctes. La supérieure est un calcaire jaunâtre composé de coquilles et de polypiers ou plutôt des moules et des corps organisés dont le test a entièrement disparu, sa masse forme un banc d’environ six à sept mètres de hauteur, on y voit ni silex ni glauconie et on y remarque par intervalle d’assez gros polupiers et des moules de grosses coquilles turriculées. La couche inférieure constitue la roche proprement dite, elle est très dure et très pesante on l’exploitait autrefois à l’aide de la mine. Elle montre beaucoup moins de fossiles que la couche supérieure quoique ces corps organisés soient les mêmes dans les deux. Il paraît qu’elle doit sa dureté à l’abondance de l’infiltration siliceuse qui après avoir traversé tout ce petit système de roches s’est accumulée dans la couche inférieure, on n’y voit pas de stratification distincte et l’ensemble paraît former une masse continue homogène. Cette roche formait autrefois la montagne saint Germain, cette montagne fut tranchée en 1849 pour en adoucir la pente. Il fallait passer autrefois par les Fontenelles pour aller en voiture de Saint Germain à Saint Martin.